LES EFFETS DU STRESS
Les effets du stress sur la santé mentale
Le stress a de nombreux effets sur le cerveau, par le système nerveux et le système hormonal. Voici quelques effets du stress qui peuvent influencer la réussite éducative des étudiants.
Les effets du stress sur le cerveau
Plusieurs études ont démontré que le stress avait des impacts sur le fonctionnement général d’une personne. Or, certains chercheurs se sont questionnés afin de savoir si les cerveaux des personnes stressées sont différents des personnes moins stressées. Sudha Seshadri de l’Université du Texas a étudié les cerveaux d’adultes en bonne santé, selon leur niveau de stress mesuré par le taux sanguin de cortisol. Les résultats démontrent que les personnes plus stressées ont un cerveau plus petit, et ce, dans plusieurs lobes et régions cérébrales. Ils ont aussi découvert que les personnes stressées réussissent moins bien les tâches d’attention et de mémorisation (1).
Les effets du stress sur la mémoire et l’apprentissage
Les hormones du stress, comme par exemple l’adrénaline et le cortisol, influencent directement le fonctionnement de la mémoire. Alors que l’idée selon laquelle un trop grand stress diminue la mémoire est souvent véhiculée, le contraire est assez méconnu. Un trop faible niveau de stress peut aussi affecter le fonctionnement de la mémoire. C’est la capacité à apprendre et à retenir de nouvelles informations qui est affectée (2).
Trois régions cérébrales œuvrent particulièrement au niveau de la mémoire, soit l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal. Elles sont fortement connectées et réagissent en situation de stress, en mémorisant les informations nécessaires afin d’éviter la situation dangereuse à l’avenir ou encore afin d’apprendre à y réagir adéquatement pour survivre. L’objectif est d’assurer la survie de l’espèce (3).
Du point de vue des étudiants, le stress est souvent perçu négativement, puisqu’il peut être responsable de trous de mémoire lors d’examens par exemple. La façon de limiter ces pertes de mémoire est de diminuer votre niveau de stress, mais aussi de vous entraîner et de vous exposer régulièrement à de telles situations afin de mieux les contrôler.

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Les effets du stress sur la santé physique (5)
Le stress a de nombreux effets physiologiques. Vous verrez son impact sur l’adiposité viscérale, les troubles cardiovasculaires, le cholestérol, la glycémie ainsi que les tensions musculaires.
Les effets du stress sur l’adiposité viscérale
Peu importe le type de stress que vous vivez, votre cerveau va toujours réagir de la même façon, c’est-à-dire que la détection d’une menace enclenchera un processus permettant de mobiliser l’énergie afin de combattre ou fuir le stresseur.
Toutefois, contrairement à l’homme de la préhistoire qui avait l’occasion d’utiliser l’énergie mobilisée pour fuir ou combattre la menace, vous n’avez pas l’occasion de dépenser cette énergie, car l’humain vit de moins en moins de stresseurs absolus qui menacent sa survie et qui nécessitent une dépense énergétique (6). Or, le cerveau prend pour acquis que vous avez utilisé cette énergie et qu’il doit réapprovisionner vos réserves en déclenchant la sensation de faim. De ce fait, une fois la situation stressante terminée, vous chercherez à combler vos réserves énergétiques en privilégiant les aliments riches en hydrates de carbones simples comme les sucreries, puisqu’ils permettent d’obtenir de l’énergie rapidement.
Néanmoins, si vous ne prévoyez pas faire une séance d’activité physique plus tard dans la journée, ce surplus énergétique sera alors emmagasiné sous forme de masse graisseuse dans votre corps. Par ailleurs, plusieurs recherches scientifiques ont démontré qu’un des désordres biologiques provoqué par le stress chronique est l’accumulation de gras au niveau de l’abdomen (7). En effet, le corps peut plus facilement accéder à ses réserves de lipides et de glucides pour produire de l’énergie rapidement lorsque les réserves sont situées au niveau du ventre que s’ils sont répartis partout dans l’organisme.
Les effets du stress sur les troubles cardiovasculaires
L’adrénaline est l’une des principales hormones sécrétées lorsque vous percevez une situation comme étant stressante. Cette hormone agit entre autre sur le système cardiovasculaire en provoquant une élévation de la tension artérielle, une augmentation de la fréquence cardiaque ainsi qu’une accélération de la vitesse des contractions du cœur (8). Cette réaction physiologique est nécessaire lors d’un stress afin de permettre au réseau sanguin d’acheminer l’oxygène et le glucose vers le système musculaire ayant pour objectif d’en accroître la force pour combattre ou se sauver rapidement. Néanmoins, le corps n’est pas biologiquement conçu pour supporter ces réactions physiologiques de manière prolongée dans le temps. C’est pourquoi, le stress chronique entraîne un risque accru de développer un trouble cardiovasculaire à long terme (9).
Les effets du stress sur le cholestérol
En état de stress prolongé, l’organisme doit continuer à produire l’hormone du cortisol afin de continuer à fonctionner. Pour y arriver, des lipides sont nécessaires alors le corps doit hausser le taux de cholestérol pour les rendre disponibles lorsque le stress est maintenu (10). Le stress chronique peut donc mener à l’élévation du taux de cholestérol sanguin et ainsi engendrer des problèmes tels une hausse de la pression artérielle et des troubles cardiovasculaires.
La pratique régulière d’activités physiques est un excellent moyen de réduire le taux de cholestérol. Plusieurs études scientifiques démontrent que l’exercice permet d’augmenter le taux de lipoprotéines de haute densité (HDL), de diminuer les lipoprotéines de faible densité (LDL) et de diminuer les triglycérides (11).
Les HDL représentent le bon cholestérol puisqu’ils ont pour fonction de ramasser les dépôts de surplus de lipides dans le réseau sanguin et les organes afin de les ramener au foie, où ils seront éliminés3. Lorsque le corps est immobile ou au repos, un volume important de sang stagne dans le système veineux faisant en sorte d’empêcher le cholestérol HDL d’effectuer son travail d’aller chercher les dépôts de gras dans le système artériel. Par conséquent, les activités physiques d’intensité modérée à élevée mobilisent un grand volume sanguin faisant circuler le bon cholestérol dans les artères et les organes, provoquant ainsi une diminution du mauvais cholestérol et des triglycérides (12).
Les LDL représentent le mauvais cholestérol, puisqu’ils favorisent plutôt l’accumulation des dépôts de gras dans les artères et les différents organes3. Les triglycérides quant à eux servent à créer une réserve d’énergie pour l’organisme en transformant les acides gras provenant de l’alimentation. S’ils sont en surplus, ils peuvent favoriser le développement de maladies cardiovasculaires (13).
Une pratique quotidienne d’activité physique favorise un équilibre entre les différents types de cholestérol et aide à prévenir les troubles cardiaques. En effet, pendant l’exercice, le corps va utiliser en partie des lipides mis en réserve pour produire de l’énergie favorisant ainsi une diminution du mauvais cholestérol sanguin.
Les effets du stress sur la glycémie
L’adrénaline est sécrétée très rapidement en situation de stress et la glycogénolyse est un des nombreux effets qu’elle engendre. La glycogénolyse est un processus physiologique qui permet à l’organisme d’obtenir rapidement du glucose en utilisant les réserves de glycogène du foie et des muscles (14). Par conséquent, le corps est prêt à réagir au stress parce qu’en élevant le taux de glycémie sanguin, il dispose d’une grande quantité d’énergie pour mobiliser les muscles afin de fuir ou combattre.
Néanmoins, lorsque le stress devient chronique, un haut taux de glycémie devient nuisible puisqu’il peut mener au diabète de type 2. Les cellules pour produire de l’énergie ont besoin du glucose. Le pancréas sécrète de l’insuline qui permet au glucose présent dans le réseau sanguin de pénétrer à l’intérieur des cellules. Le diabète de type 2 survient lorsque l’individu développe une résistance à l’insuline, c’est-à-dire que malgré la production d’insuline, le corps n’arrive pas à récupérer l’excès de glucose dans le sang faisant en sorte que la glycémie demeure élevée (15). Une augmentation permanente du taux de glucose endommage éventuellement le foie, les yeux, les nerfs, les reins et entraîne un durcissement des artères favorisant l’apparition de troubles cardiovasculaires.
L’activité physique permet de prévenir ou de traiter en partie le diabète de type 2. En effet, comme expliqué sur le site de diabète Québec, « l’activité physique augmente l’efficacité de l’insuline en améliorant la sensibilité des tissus du corps à son action. Cet effet persiste pendant plusieurs heures suivant l’activité. De plus, les muscles sollicités par l’exercice consomment du glucose, ce qui en abaisse le taux dans le sang» (16).
Les effets du stress sur les tensions musculaires
Afin de pouvoir exercer toutes ses activités de la vie quotidienne, le corps doit déployer un tonus musculaire. « Le tonus musculaire correspond à l'état de contraction plus ou moins permanent des muscles, qui leur sert à lutter contre la gravité» (17). Donc, l’ensemble des muscles du corps sont légèrement contractés en permanence et leur degré de contraction varie selon nos besoins, c’est-à-dire de diminuer leur activité pour relaxer ou dormir et augmenter leur activité pour soulever une charge ou faire de l’activité physique.
Lorsqu’une personne ressent un stress, le système nerveux envoie un message pour activer à son tour le système musculaire afin de se préparer à l’action (18). Toutefois, une fois la situation stressante terminée, celle-ci n’a pas eu l’occasion de bouger physiquement pour réagir au danger. Par conséquent, l’activité électrique générée dans les muscles est toujours présente et elle est plus élevée que ce qu’elle devrait être normalement. Cela fait en sorte que les tensions musculaires demeurent. Il est toutefois possible de diminuer l’activité électrique des muscles par une séance d’activité physique ou une technique de relaxation (19).
RÉFÉRENCES
1. Salthun-Lassalle, B. (2019). Le stress rétrécit le cerveau. Cerveau & Psycho. Repéré à https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/neurobiologie/le-stress-retrecit-le-cerveau-16017.php
2. Centre d’études sur le stress humain. Hormones de stress et mémoire. Repéré à https://www.stresshumain.ca/le-stress/effets-sur-la-memoire/hormones-de-stress-et-memoire/
3. Centre d’études sur le stress humain. Hormones de stress et mémoire. Repéré à https://www.stresshumain.ca/le-stress/effets-sur-la-memoire/hormones-de-stress-et-memoire/
4. Svoboda, E. (2012). Comment résister au stress. L’Essentiel Cerveau et Psycho, 10, page 92.
5. Lamarche, C. (2018). Les effets physiologiques du stress. CRLT.
6. Lupien, S. (2010). Par amour du stress. Montréal : Éditions au Carré.
7. Anagnostis P, Athyros V.G., Tziomalos K, Karagiannis A. & Mikhailidis DP. (2009) Clinical review : The pathogenetic role of cortisol in metabolic syndrome : a hypothesis. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 94, 2692-2701.
8. Tortora, G.J. & Derrickson, B. (2007). Principes d’anatomie et de physiologie (2e édition.) Montréal : Éditions du Renouveau pédagogique.
9. Lesperance F. & Frasure-Smith, N. (2000). Depression in patients with cardiac disease: a practical review. Journal of Psychosomatic Research, 48, 379-391.
10. Lupien, S. (2010). Par amour du stress. Montréal : Éditions au Carré.
11. Fahey, T. D., Insel, P.M. & ROTH, W.T. (2017). En forme et en santé (6e édition). Montréal : Groupe Modulo, Montréal.
12. Costill, D.L. & Wilmore, J.H. (2002). Physiologie du sport et de l'exercice : adaptations physiologiques à l'exercice physique. Bruxelles : Éditions De Boeck.
13. Tortora, G.J. & Derrickson, B. (2007). Principes d’anatomie et de physiologie (2e édition.) Montréal : Éditions du Renouveau pédagogique.
14. Tortora, G.J. & Derrickson, B. (2007). Principes d’anatomie et de physiologie (2e édition.) Montréal : Éditions du Renouveau pédagogique.
15. American Diabetes Association. Repéré à http://www.diabetes.org/living-with-diabetes/complications/
16. Diabète Québec. Repéré à https://www.diabete.qc.ca/fr/vivre-avec-le-diabete/activite-physique/bienfaits/les-benefices-de-lactivite-physique
17. Neurosciences Wikibooks. Repéré à https://fr.wikibooks.org/wiki/Neurosciences/Le_maintien_de_la_posture_et_le_tonus_musculaire
18. Lupien, S. (2010). Par amour du stress. Montréal : Éditions au Carré.
19. Lupien, S. (2010). Par amour du stress. Montréal : Éditions au Carré.