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QU'EST-CE QUE LE STRESS?

La définition du stress

Le stress permet de détecter les menaces potentielles pour assurer la survie de l’espèce. Le stress est donc essentiel à la survie, à la vie de tout être humain. Il permet de réagir adéquatement face à un stresseur, c’est-à-dire la source de votre stress.

Il est possible de vivre différents stress. Un stress absolu constitue une menace certaine pour votre survie de l’individu. Par exemple, vous êtes menacé par un voleur dans une banque. Il est alors normal de vivre un stress, parce que vous êtes réellement menacé.

Cependant, il existe aussi des stress relatifs. Ce n’est pas l’événement en soi qui engendre votre stress, mais l’interprétation que vous en faites. Si vous vous sentez apte à affronter la situation, ce sera un stress positif, que l’on appelle un eustress. Par exemple, vous êtes confiant avant une compétition sportive, car vous êtes bien préparé. Or, si vous ne vous considérez pas apte à surmonter une situation, vous vivrez de la détresse, soit un stress négatif. Par exemple, vous avez une entrevue pour un nouvel emploi. Vous sentez que vous n’êtes pas bien préparé ou que vous n’avez pas ce qu’il faut pour cet emploi. Vous vivez un stress négatif et en ressentirez des symptômes tels que des tremblements, de la transpiration, un rythme cardiaque accéléré, etc. Cela pourrait avoir comme effet de diminuer votre performance.

Le stress a plusieurs effets sur le fonctionnement biologique, psychologique et social d’une personne. Mais comment un stresseur devient-il positif ou négatif? La clé se trouve dans l’interprétation que l’on fait de la situation et des capacités que l’on considère avoir (ou ne pas avoir!) pour surmonter cette situation. Un stresseur peut constituer un défi lorsque vous considérez avoir les ressources nécessaires pour y faire face. Votre motivation ainsi que votre performance seront alors augmentées. Or, si vous considérez que vous ne possédez pas les ressources nécessaires pour affronter la situation, vous vivrez de l’anxiété et votre performance en sera affectée (1). 

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Visionnez la conférence Le stress, notre meilleur ennemi? de Sonia Lupien, fondatrice et directrice scientifique du Centre d’Études sur le stress humain. Cette conférence aborde le stress, ses principaux effets sur notre fonctionnement ainsi que quelques façons de modifier son stress (0-18 minutes). 

 

Vous pouvez aussi consulter les livres de Sonia Lupien, Par amour du stress et
À chacun son stress ou encore le site du Centre d’études sur le stress humain (CESH)

 

Les caractéristiques des stresseurs

Il est important d’identifier les caractéristiques communes à vos stresseurs, afin d’apprendre à les contrôler. Selon la chercheure Sonia Lupien, toute situation menant à un stress possède invariablement l’une quatre caractéristiques identifiées par l’acronyme CINÉ (3). Voyons-les de plus près.

C : Contrôle : Une situation peut être perçue comme étant stressante puisque vous avez l’impression de ne pas pouvoir la contrôler.

I : Imprévisibilité : Une situation peut être perçue comme étant stressante puisqu’elle est inattendue, imprévue. Vous n’avez pas pu vous y préparer à l’avance.

N : Nouveauté : Une situation peut être perçue comme étant stressante puisque vous n’avez jamais vécu une telle situation ou événement.

É : Égo menacé : Une situation peut être perçue comme étant stressante puisque vous sentez que l’on évalue ou l’on juge vos compétences personnelles ou professionnelles.

Une situation stressante peut inclure une ou plusieurs caractéristiques du CINÉ. Plus il y a de caractéristiques, plus la situation sera potentiellement stressante. Pour apprendre à vivre avec son stress et à mieux le contrôler, il est bénéfique d’identifier la caractéristique la plus fréquente de nos propres stresseurs.

Écoutez les explications de ces 4 composantes des stresseurs par Sonia Lupien

 

Les stresseurs des étudiants

Dans la vie quotidienne d’un étudiant, plusieurs éléments peuvent générer du stress et de l’anxiété et mener éventuellement à des troubles anxieux. Les transitions scolaires (entre le primaire et le secondaire, entre le secondaire et le collégial ou encore le collégial et l’université) sont reconnues comme étant d’importantes sources de stress pour plusieurs (4). En effet, l’étudiant devra affronter une situation nouvelle et imprévisible, sur laquelle il ressent peu de contrôle et qui est potentiellement menaçante pour son égo. Par conséquent, toutes les caractéristiques du CINÉ (abordées dans la section Qu’est-ce que le stress?) peuvent se retrouver dans cette situation. Il est donc assez fréquent que cette situation engendre du stress chez les étudiants.

Dans un sondage effectué au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne en 2017 auprès de 1202 étudiants, 41% des répondants disent avoir vécu difficilement ou très difficilement leur adaptation au rythme d’études collégiales (5). De plus, un écart dans la réussite aux cours a été observée selon le niveau de difficulté d’adaptation perçu par l’étudiant. Les étudiants qui disent avoir vécu difficilement ou très difficilement leur adaptation au rythme d’études collégiales ont une cote R inférieure de 2,2 points comparativement aux étudiants qui disent avoir vécu facilement ou très facilement cette transition (6). 

La vie quotidienne et les exigences des études peuvent aussi être un facteur de stress. Dans le sondage effectué au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne, 33,78% des répondants se disent stressés ou très stressés en classe et 71,38% des répondants se disent stressés ou très stressés lors des examens. Les exposés oraux semblent aussi générateurs de stress pour les étudiants, puisque 78,46% des répondants se disent stressés ou très stressés lors des exposés oraux (7).

Le niveau général de stress perçu des étudiants a aussi été sondé. 62,48% des répondants se disent très stressés ou stressés (respectivement 23,63% et 38,85%) (8). Ces résultats sont comparables à ceux obtenus ailleurs dans le réseau collégial, notamment celle de Jacques Roy qui obtenait 57% d’étudiants stressés ou très stressés (9).  Par ailleurs, cet écart entre le niveau de stress perçu se transpose aussi dans les résultats des étudiants : la moyenne des cotes R du premier groupe (stressés et très stressés) se situe à 25,1, comparativement à 24,2 pour le second groupe (peu stressés ou pas du tout stressés) (10).

Enfin, certains chercheurs s’intéressent à l’anxiété liée aux mathématiques. C’est le cas notamment de Ian Lyons et Sian Beilock de l’Université de Chicago qui ont évalué les symptômes physiques associés à l’apprentissage des mathématiques. Alors que plusieurs jeunes se disent inconfortables ou en douleur lors de cette matière, les chercheurs ont observé leur cerveau par le biais de l’imagerie par résonance magnétique. Ils ont observé que lors d’exercices mathématiques, les régions cérébrales responsables de la douleur s’activent. Les jeunes ressentent alors un réel malaise. Cependant, les chercheurs ont aussi noté que les plus hauts niveaux de douleur ont été observés avant l’exécution des exercices mathématiques, et non pendant leur exécution. C’est donc l’anticipation des mathématiques qui semblent provoquer ce malaise (11). Est-ce que cela signifie que vous devez éviter les mathématiques? Pas du tout. Bien au contraire. L’apprentissage graduel et l’exposition vous permettront de diminuer cette anxiété. Rappelez-vous : plus vous vous exercerez, plus l’apprentissage sera facile et moins vous ressentirez de malaise.

 

La peur, le stress et l’anxiété

D’abord, il est important de distinguer les réactions de peur, de stress et d’anxiété. Vous pouvez lire l’article du Mammouth Magazine, qui explique très bien l’ensemble des réactions d’un point de vue biologique et psychologique (12). 

La peur est une émotion qui survient suite à un danger. La menace est réelle et la peur permet d’assurer la survie de l’espèce. Par exemple, vous marchez en forêt et vous apercevez un ours. Plusieurs mécanismes s’enclenchent dans votre cerveau afin de vous permettre de réagir adéquatement face à ce danger. Une région de votre cerveau, l’amygdale, reconnaît le danger et déclenche la réponse de stress. C’est alors que votre système nerveux sympathique s’active et déclenche la sécrétion des hormones du stress. Vous ressentirez alors l’accélération de votre rythme cardiaque. La réponse de stress que produit votre organisme vous prépare à affronter le danger : lutter ou fuir! Dans toutes les cas, votre organisme a besoin de mobiliser toutes ses ressources pour faire face à cette menace. Vous décidez de vous enfuir. L’accélération de votre rythme cardiaque a permis d’irriguer votre cerveau et vos muscles en sang et en oxygène, ce qui vous permet de courir plus rapidement. Enfin, vous êtes sorti de la forêt et vous n’êtes plus en danger. C’est alors que s’activera le système parasympathique, soit le système antagoniste du système sympathique. Son rôle est de vous calmer et de rétablir progressivement vos ressources d’énergie qui sont maintenant épuisées. La peur et la réponse de stress vous ont donc permis de survivre à une menace réelle.

De son côté, l’anxiété fait surtout référence à l’anticipation d’une menace. Alors que vous vous promenez en forêt, vous anticipez (sans aucune raison!) qu’il pourrait y avoir un ours…Votre réponse de stress s’enclenche alors qu’il n’y a aucune menace réelle. L’anxiété provoque différents symptômes, notamment l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration, la transpiration, des douleurs abdominales, de la fatigue, des nausées, de la difficulté à se concentrer, etc. Lorsque l’anxiété devient pathologique, c’est le fonctionnement quotidien de la personne qui est affectée, par exemple l’école, le travail ou la famille. Il s’agit alors d’un trouble anxieux.

Les personnes anxieuses sont en situation d’hypervigilance et les différentes régions cérébrales sensibles au stress réagissent plus rapidement et plus fortement. De plus, les régions responsables de la gestion et du contrôle des émotions semblent moins bien fonctionner. Certaines personnes ont des traits de personnalité qui les rend plus anxieuses, ce sont des variabilités individuelles. La vulnérabilité génétique influence aussi votre prédisposition à l’anxiété, de même que l’environnement dans lequel vous évoluez ainsi que les événements qui surviennent. C’est donc un ensemble de facteurs qui vous rendent plus ou moins vulnérable au stress et à l’anxiété.

RÉFÉRENCES

1. Lupien, S. (2018). L’anxiété de performance chez les jeunes. Mammouth Magazine, 18.

2. Lupien, S. (2018). L’anxiété de performance chez les jeunes. Mammouth Magazine, 18.

3. Lupien, S. (2010). Par amour du stress.  Montréal : Éditions au Carré.

 

4. Barriault, L. (3 novembre 2015). La transition vers les études postsecondaires : période critique pour la santé mentale des étudiants. Réseau d’information pour la réussite éducative. Repéré à http://rire.ctreq.qc.ca/2015/11/sante-mentale-etudiants/

 

5. Blanchet, D & Ouellette, C. (2017). Portrait des étudiants et étudiantes du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne et indicateurs de réussite (Rapport de recherche).

 

6. Blanchet, D & Ouellette, C. (2017). Portrait des étudiants et étudiantes du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne et indicateurs de réussite (Rapport de recherche).

 

7. Blanchet, D & Ouellette, C. (2017). Portrait des étudiants et étudiantes du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne et indicateurs de réussite (Rapport de recherche).

 

8. Blanchet, D & Ouellette, C. (2017). Portrait des étudiants et étudiantes du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne et indicateurs de réussite (Rapport de recherche).

 

9. Roy, J. & Mainguy, N. (2005). Étude comparée sur la réussite scolaire en milieu collégial selon une approche d’écologie sociale. PARÉA.

10. Blanchet, D & Ouellette, C. (2017). Portrait des étudiants et étudiantes du Cégep Régional de Lanaudière à Terrebonne et indicateurs de réussite (Rapport de recherche).

 

11. Lyons, I.M. & Beilock, S.L. (2012). When Math Hurts: Math Anxiety Predicts Pain Network Activation in Anticipation of Doing Math. Repéré à file:///C:/Users/catherine.ouellette/Dropbox/Projet%20Stress/CONTENUS/When%20math%20hurts.PDF

 

12. Peyrot, C. & Bilodeau-Houle, A.  (2018). La peur, l’anxiété et le stress... comment pouvons-nous les distinguer ? Mammouth magazine, 18.

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© 2019 par Catherine Ouellette

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